Contexte : le Chemin de CROIX de l’église Saint-Pierre de GARANCIERES

Depuis 2 ans déjà l’église de Garancières est fermée car la mairie a entrepris sa restauration. Après la toiture et le clocher, les murs et le sol sont maintenant pratiquement terminés.
Un Chemin de Croix classique était accroché comme dans nombreuses de nos églises.
Lorsqu’à mon arrivée j’ai été consulté sur les travaux, j’ai aussi entendu le souhait de la communauté paroissiale d’acquérir un nouveau Chemin de Croix. La rencontre avec un artiste de Grosrouvre a été l’occasion de passer une commande.

La commande est une belle aventure qui permet d’associer l’expression d’une Foi authentique à l’expression artistique et donc propre à chaque artiste. Il faut donc un dialogue afin d’ajuster et de rendre l’œuvre lisible par un grand nombre.

Il est toujours intéressant de travailler à rendre l’Invisible, l’Indicible présent.

Au long de son histoire l’Eglise a ainsi permis et soutenu l’expression artistique ainsi que son renouveau.

Nous avons choisi les 15 stations proposées par le Pape Saint Jean-Paul II. Le texte du Chemin de Croix reprend les textes de l’Evangile. Les stations sont donc différentes, elles permettent ainsi de s’approprier à nouveau ce Chemin que Jésus le Fils de Dieu a choisi librement de suivre par amour pour tous les hommes.
Père Olivier Turroques, curé du groupement paroissial de Montfort-l’Amaury.

 

Propos de l’Artiste

Faire un chemin de Croix est pour un peintre l’équivalent du Requiem pour un musicien, de l’essai sur le divin pour un écrivain.
Une méditation avec des couleurs et des pinceaux.

C’est avant tout une œuvre à plusieurs intervenants, outre l’artiste il y a les commanditaires, ici une communauté et son curé. Puis il y a une raison, ici le remplacement d’un chemin de croix à tirage multiple du XIX°, dans le cadre d’une réfection complète de l’église.
Autrefois simplement édifiant, le chemin de Croix est devenu source de réflexion, de confrontation avec les écritures, avec le monde tel que nous le vivons.

Il est intemporel.

Il parle aussi bien au croyant qu’à l’agnostique.

Quand le Christ accepte de boire la coupe, il devient encore plus homme, privé de tout pouvoir , le plus petit.
Les quatorze premières stations nous racontent une histoire bien humaine : fausses accusations, trahison, abandon, torture, humiliation, reniement, moqueries, loi des plus forts sur le plus faible, solitude et finalement mort.
Et ne serait-ce la dernière station, ce tombeau vide qui symbolise la résurrection, il y aurait un autre beau sujet à traiter pour l’auteur du roi Lear.

Le choix des formats m’a été dicté par la configuration particulière de l’église de Garancières.
Les neuf premières stations s’allongeront dans le déambulatoire, au plafond bas, telle une frise médiévale .
Les six autres prendront place dans la nef aux proportions plus majestueuses, chacune d’elle étant un polyptique formant croix.

Faire un chemin de Croix n’est pas une aventure anodine, C’est un pèlerinage qui altère la vie, je l’ai appris à mes dépens.
Comme s’il fallait le vivre symboliquement dans son cœur et dans sa chair.

Je remercie ceux qui m’ont fait confiance et m’ont soutenu, en particulier le père Olivier et les membres de la communauté de Garancières.
J’espère en avoir été digne.

Ce chemin est maintenant à vous, à vous de le cheminer, chacun à son rythme.

Jorma Lécureur
Grosrouvre 2018

 

Jorma Lécureur est un artiste peintre français né en 1957 habitant à Grosrouvre. Il est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Les œuvres de Marc Lécureur montrent une maîtrise étonnante du dessin et de la peinture. La figuration y est poussée à un niveau extrême, hyperréaliste. Cette maîtrise donne à voir des drapés et des ombrages tout à fait étonnants de réalisme et de profondeur. Dans la période actuelle le dessin connaît un franc retour sur le marché de l’art contemporain, Marc Lécureur y trouve ainsi sa place. La poésie et la douceur de ses œuvres contraste avec cette force, ce talent de l’artiste.