1921-2010
Mireille Glodek (1921-2010) naquit au sein d’une famille juive qui dut quitter Paris pendant la guerre. Elle fut une résistante très active. Tout en menant des actions clandestines, elle continuait à créer. Durant quelque temps, elle se réfugia chez le sculpteur Aristide Maillol à Banyuls.
À la Libération, de retour à Paris, elle épousa Jean Miailhe. Ils auront deux filles, Florence et Manuelle, nées en 1956 et 1957. Elle consacra sa vie à la peinture et au dessin. Elle peignait sur des thèmes politiques et sociaux. Sa série très originale Les Veuves évoque la mort de ses camarades pendant la guerre. Pour sa série Les Halles (vers 1948), Mireille se leva des mois durant à 4 heures du matin pour aller se planter au milieu des marchandes de fleurs et de légumes.
En 1946, elle exposa au Salon des moins de 30 ans, devenu par la suite le Salon de la Jeune Peinture auquel elle participa également. Elle exposa en 1947 avec Boris Taslitzky et Jean Amblard à la galerie la Gentilhommière. En 1949, sa première exposition personnelle se tint à la Galerie du Bac. Louis Aragon, Francis Jourdain et Georges Besson, vinrent l’encourager. En 1949, le Musée [national] d’art moderne dirigé par Jean Cassou acquit une de ses toiles. En 1953, L’État acheta une autre oeuvre de Mireille Miailhe.
On lui demanda d’aller faire le portrait d’Aragon alors qu’il était en train de corriger les épreuves du Fou d’Elsa en 1963. Dans son roman, Blanche ou l’oubli (1967), Aragon écrit un beau paragraphe sur Mireille Miailhe qu’il décrit comme “une femme peintre, d’un très grand talent, dont la peinture me plaît au-delà de ce qu’on en exprime”.
À partir de 1957, les expositions de Mireille Miailhe rencontrèrent un écho grandissant : Galerie Saint-Placide (1959-1962), Galerie Katia Granoff (1965), Galerie de saxe (1967), Galerie Marigny (1971), Artcurial (1977). Elle se lia durant quelques années à cette galerie Artcurial. Elle exposa également en banlieue et en province : au musée de Saint-Ouen (1965), en 1967 à Lille, en 1965 à la Galerie Maurice Oeillet à Toulouse, en 1985 et 1996 à l’Espace Croix Baragnon de Toulouse qu’elle inaugura, en 1989 à la Fondation Firmin Bauby de Perpignan. Elle tint aussi des expositions à l’étranger : Suisse, Portugal, Angleterre, Roumanie, Pologne, Hongrie, URSS, Tchécoslovaquie, Italie.
Parallèlement, Mireille Miailhe poursuivait ses oeuvres d’illustrations. Elle exécuta des lithographies et des illustrations, notamment pour Francis Jourdain (Amour de Paris, 1955) ou Pierre Gamarra (La Rose des Karpathe, 1955). Dans le cadre de la loi du 1%, Mireille Miailhe réalisa également de nombreuses décorations (mosaïques, fresques, céramiques, sculptures). (…)
Durant les années 1980, elle enseigna à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, l’ENSAD, rue d’Ulm.
(Source : site du Centre Pompidou).